Artiste Peintre Professionnel
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Numéro professionnel | 510 201 908 00017 |
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Numéro MDA | . |
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Style dominant
Technique principale
Site internet
Naissance
Peintre né en 1971, ce n’est que tardivement - vers 1995 - qu’il trouvera sa voie au contact de l’œuvre de Pierre Soulages.
Cette révélation fut pour lui en quelque sorte son chemin de Damas, lui qu’on voyait plutôt avec sa guitare ou son appareil photo.
Si ses premières expositions furent bien accueillies, en réalité il ne va se découvrir réellement qu’après une lente maturation qui durera au moins dix ans. Une sorte de voyage initiatique d’exploration qu’il effectuera dans la voie de l’abstraction et par l’utilisation de différents matériaux et empâtements.
Ce n’est qu’à partir de 2006 que cet artiste va révéler toute la déhiscence de son art grâce à des constructions encore plus élaborées et plus sereines selon son propre aveu.
Il intitule d’ailleurs son parcours actuel d’ « itinéraire d’un cosmopolite » parce qu’il revendique l’utilisation de différentes techniques.
De la même façon sans être un artiste du Street Art, il fait toutefois référence à ce mouvement artistique puisque ses toiles sont regroupées dans une série intitulée « Urban Tattoo».
Approcher les œuvres récentes de Richard TRIAN c’est d’abord éprouver une émotion intense voire violente car tout conduit à être subjugué par leur puissance picturale.
On retrouve chez lui l’influence de l’Action Painting passionnée de Pollock mais avec en plus les paisibles méditations de Rothko et le lyrisme puissant d’un De Kooning.
On comprend dès lors pourquoi la peinture de cet artiste charentais si riche en couleurs soit omniprésente sur chaque toile et semble même déborder du cadre.
En effet il ne lésine pas sur les moyens utilisant indifféremment l’acrylique, le posca et l’encre. Le résultat est fulgurant : il crée un monde lumineux, éblouissant, fluorescent propre à séduire également les adeptes de l’art urbain.
Le tout avec une expression abstraite d’une ampleur sans égale comme un cri coagulé qui ne s’arrêterait jamais. C’est pourquoi la toile vibre, résultat d’une condensation de charges électriques. La poétique de ce peintre est réellement énergétique.
Son oeuvre peut être définie comme un bloc de sensations c’est-à-dire selon Gilles Deleuze et Félix Guattari comparable à « un composé de percepts et d’affects ».
Car toutes les grandes toiles de Richard TRIAN se présentent comme un cosmos incommensurable d’intensités et de « percepts ».
Citant également Michel Serres, on perçoit même une vibration musicale qui viendrait sourdre cette matière pâteuse:
« L’œuvre est faite de formes, le chef-d’œuvre est fontaine informe de formes, l’œuvre se fait de temps, le chef-d’œuvre est source des temps, l’œuvre est un accord sûr, le chef-d’œuvre tremble de bruits. Qui n’entend pas ce bruit n’a jamais composé des sonates. »
Certes en regardant attentivement chacune de ces trois toiles, il est indéniable qu’il existe des similitudes dans la façon d’utiliser certaines couleurs dominantes et dans la façon d’agréger ou de structurer les formes.
Mais cette vision n’est que superficielle et ne rend pas compte réellement de l’originalité et de la spécificité de chaque oeuvre.
Evidemment on reconnaît un style commun aux trois toiles mais chacune d’entre elles reste unique. Si la première oeuvre présente une surface colorée très dense, l’autre est déjà moins serrée bien que toujours très étoffée et la troisième nettement plus aérée. En revanche avec cette dernière on découvre une écriture plus complexe.
De même pour les couleurs, l’artiste utilise une gamme chromatique très étendue et très variée. Les bleus sont certes omniprésents mais on les retrouve selon chaque toile, soit comme des lignes serpentant l’œuvre ou soit comme de simples taches. Les rouges, les roses fluo et les blancs tapissent quant à eux le fond de chaque tableau selon une intensité qui est à chaque fois différente.
Plus fondamentalement encore l’artiste introduit un monde de différence, si bien que cette répétition « supposée » s’efface puisque « c’est (la) même qui, altérant son identité et sa singularité, en divise le sceau. » (Jacques Derrida)
Ainsi cette impression de répétition cache peut-être aussi autre chose, pour rendre présent quelque chose d’absent ?
Et donc cette insistance de l’artiste nous conduirait à trouver une signification dans une référence externe, en dehors de l’œuvre elle-même.
A ce titre beaucoup d’artistes prestigieux ont mené une quête similaire pour rendre perceptible la différence entre l’observable et le non-observable.
Ce travail répétitif on le retrouve notamment chez Cézanne qui n’a cessé sa vie durant de peindre des séries : séries des pommes, des Sainte-Victoire et des baigneuses. Ce travail le conduisait à révéler derrière chaque motif la réalité concrète et énigmatique et « ce parfum d’être » selon sa propre expression.
Et comme Kandinsky « Chaque forme a donc aussi un contenu intérieur.»
Ainsi la référence à la profondeur et à l’élévation serait dans le faire de Richard TRIAN car toute son œuvre permet le développement et la croissance de l’être.
SAATCHI ART : LIEN